Aurélia Bonnet-Gros,
parlez-nous de votre parcours dans le basket en tant que joueuse
J’ai débuté le basket à 4 ans et demi à Voiron. J’ai fait partie de l’équipe de sélection ISÈRE puis ALPES, 2 ans au pôle espoirs de 1999 à 2001 puis le centre de formation à Voiron.
J’ai été présélectionnée en équipe de France jeunes stages 2001 et 2003. Mais malheureusement tout s’est stoppé en raison d’une première grave blessure au genou (rupture ligament croisé postérieur).
J’ai repris rapidement puis quelques mois avant mes 18 ans, 2ᵉ coup d’arrêt avec à nouveau une grave blessure au genou. Je suis restée écartée 16 mois des terrains avec au total 9 semaines en centre de rééducation. L’aventure voironnaise s’est alors terminée et j’ai rejoint La tronche Meylan.
Mon arrivée à l’ l’ASVEL Féminin Villeurbanne s’est faite en 2008 ; quelques années plus tard, en 2014, nous obtenions un titre de championne de France NF1 !
J’ai commencé à travailler en 2012 à l’hôpital, ce qui m’a contrainte finalement à réduire petit à petit l’investissement joueuse, car les semaines devenaient très… trop denses.
Je suis diététicienne nutritionniste en service de chirurgie Cardio vasculaire et en soins intensifs aux Hospices Civils de Lyon.
J’ai également créé une association, dont je suis la présidente, qui se nomme MY DAY SPORT SANTE en octobre 2021 ; sa mission est de favoriser les comportements de santé en Auvergne Rhône-Alpes.
Et votre parcours dans le basket en tant que coach ?
J’entraîne depuis l’âge de 12 ans ; je viens d’une famille de coachs passionnés ! (un papa entraîneur de rugby et un frère actuellement coach des espoirs pro dans un club de rugby).
J’ai coaché tous les niveaux jeunes. Une des catégories que j’ai trouvé très enrichissante est le niveau U 15 Élite (pendant 8 ans) ; c’est une des catégories les plus complexes à entraîner. On cherche en effet à amener des jeunes joueuses sur le plus haut niveau.
Enfin, depuis 3 saisons passionnantes, je suis assistante coach sur la NF1 de l’ASVEL Féminin Villeurbanne .
Quelles sont les valeurs que vous souhaitez transmettre aux joueuses de l'ASVEL Féminin Villeurbanne ?
En premier, je les accompagne à développer le goût de l’effort et du travail dès le plus jeune âge ! Sans cela, même avec du talent, il est plus difficile d’aller au bout des objectifs !
Le travail et la rigueur associés à la passion et au plaisir restent, je pense, la combinaison la plus importante pour mener à bien un projet !
La résilience : on sait qu’un parcours sportif, comme la vie de tous les jours, est semé d’embûches. Il y a des hauts et des bas dans une saison, dans une carrière.
Il faut toujours trouver les ressources pour se relever et recommencer. Le plus important, c’est le chemin parcouru.
Chez les jeunes, j’encourage toujours l’idée de mener de front un projet scolaire et un projet sportif. Ceci n’est pas toujours simple ! En effet, en France, le système est loin d’être optimal pour favoriser la réussite des doubles projets.
Donc nous devons, en tant que coach, accompagner nos joueuses de l’ASVEL FémininVilleurbanne dans l’acceptation qu’il peut y avoir des moments d’échec, des moments de doutes. Que cela fait partie du processus.
La bienveillance et l’empathie : nos joueuses sont des êtres humains et non pas des machines. c’est une donnée que tout éducateur / coach doit ne jamais oublier. Il faut prendre en compte la personne dans sa globalité. On peut ainsi arriver à en tirer le meilleur et l’amener à faire éclore tout son potentiel.
Intégrez-vous une préparation mentale dans votre coaching de la NF1 ?
La préparation mentale pure revient au préparateur mental diplômé.
Je parlerai plus de management en tant qu’entraîneur. À la fois du groupe et des individualités.
Une des choses les plus importantes à mon sens, c’est que chaque joueuse trouve sa place au sein du collectif. Il faut se demander comment une joueuse peut mettre ses qualités au service de l’équipe.
À la fois pour que la joueuse se sente utile et pour qu’elle connaisse son rôle.
Ce n’est pas une chose si facile, tout simplement parce que le sport est un univers en changement constant. On change d’entraîneur, on change de coéquipières, on change de systèmes, on change de statut.
Cela demande une grande capacité d’adaptation pour arriver à trouver sa place. Et pour moi le rôle de l’entraineur est primordial là-dedans.
Pouvez-vous donner 2 astuces à nos jeunes Tigresses de l’ASVEL Féminin Villeurbanne pour bien gérer les compétitions ?
- Je crois qu’il faut aider les joueuses à comprendre que le match du week-end n’est pas la finalité !
La contre-performance et l’échec existent même chez le sportif le plus titré de n’importe quel sport ! Cela permet de relativiser.
- Se souvenir de tout le travail fourni dans la semaine à l’entrainement. Me rappeler que je n’ai pas triché. Que j’ai donné le meilleur de moi-même.
Je dois apprendre à gérer la frustration et me dire : soit il y a une victoire soit il y a une leçon ! Dans tous les cas, je me remettrai au travail le lundi. Car je dois toujours chercher à m’améliorer que je gagne ou que je perde.